
Quand j’ai débuté mon activité de diététicienne libérale, il y a plus de 4 ans, j’ai tout de suite lancé un compte Instagram à l’image d’un compte « professionnel » de santé. Enfin, ce que je pensais en être.
J’essayais par rapport à ce que j’observais. J’ai regardé, comparé, tenté de faire marcher mon activité grâce aux réseaux sociaux principalement.
Je suis entrée dans un jeu un peu nocif et malsain…
Je pense qu’il est important de parler des effets des réseaux sociaux. Et rien de mieux que de vous parler de mon expérience personnelle: en quoi ça m’a affecté, mes ressentis, ma nécessité de la détox digitale.
Je vais d’abord vous raconter mes débuts et mon histoire sur Instagram.
J’ai découvert ce réseau social, il y a quelques années, plus ou moins quand j’ai débuté mon blog Discover Ways to Cook (qui n’est plus en ligne – quelques recettes sont ici). J’avais envie de partager des recettes, mes découvertes culinaires et gastronomiques sous le format d’un blog. Je m’y connaissais pas trop mais cette idée me plaisait bien depuis un petit moment alors je me suis lancée. Et je partageais donc sur Instagram. Au début, je postais quelques photos sans trop réfléchir au visuel et au pourquoi en lien avec mes articles, les endroits où je me trouvais, la nutrition…
Je découvrais comment cela fonctionnait au fur et à mesure. Je postais quand bon me semblait.
Je trouvais le principe de cet outil sympa.
Je ne me mettais aucune pression. Je me concentrais principalement sur ma vie de jeune maman. Le blog était un peu en stand by lors de mes grossesses (focus bébé +++ car c’était impossible de penser à autre chose).
Mais, pour tout vous dire, tout a commencé lorsque je me suis mise à mon compte.
J’étais une jeune maman de deux petits loups à présent avec l’ambition de débuter ma carrière de diététicienne libérale.
Je voulais du pep’s à mon blog et le poursuivre, le transformer en site pro pour pouvoir y mettre mes prestations, etc.
Je me suis lancée en tant que libérale. Mon but était de vivre de mes passions et d’avoir un équilibre dans ma vie.
Avec le temps, une pression s’est installée.
J’avais des attentes assez élevées, des défis à relever, un équilibre à trouver…
Je débutais dans le monde de l’entreprenariat. Un monde inconnu à l’époque mais tant rêvé.
Après quelques mois, je commençais à mieux connaître cet outil. J’ai débuté l’observation des personnes qui selon moi réussissaient puis la comparaison s’est installée. Regarder ce que fait mon confrère ou ma consœur pour comprendre comment ça fonctionne pour trouver comment avancer de mon côté.
J’apprenais comme tout débutant. Je me renseignais et j’expérimentais. Ce fût enrichissant!
J’alimentais le blog chaque semaine. Je développais des recettes parfois traditionnelles, parfois tendances… J’ai développé mon compte Instagram en suivant quelques normes.
Mais j’avais dû mal. Je n’y connaissais rien et j’étais seule dans mon activité. J’ai pensé et repensé, mis des actions en place mais ce n’était pas la réussite à laquelle je m’attendais. Je misais beaucoup sur le digital puisque mon but était de voyager et de vivre de mes activités. J’ai cherché des partenariats. Je me demandais souvent mais comment ils font?! Comment ils arrivent à en vivre? Car je pensais que la plupart en vivait surtout quand ils avaient un grand nombre d’abonnés. Chose qui n’est pas tout à fait vraie selon de nombreuses conversations et témoignages. Mais, ça je l’ai compris bien après…
Enfin bref, pour revenir à Instagram, je ne trouvais pas mon identité. Celle qui était à l’image de qui je suis vraiment. Je me sentais noyée dans la foule. Mais j’avançais. J’ai appris énormément du fonctionnement d’Instagram mais mettre en pratique reste complexe pour moi pour différentes raisons.
J’ai créé des challenges. J’ai participé aussi à quelques challenges de yoga comme par exemple (car je découvrais une nouvelle passion). Des collaborations sont nées. De jolies rencontres ont eu lieu. C’était de riches expériences. Je tiens à préciser que je n’ai pas de regrets et j’ai beaucoup de gratitudes.
Ce fût le début d’événements en centre de bien-être, en ligne, d’interventions en retraite, etc.
Cet outil m’a permise d’évoluer professionnellement mais à un rythme tout doux.
J’ai beaucoup persévéré dans le but d’attirer à moi des patients et me faire un salaire convenable.
Les résultats furent trop peu nombreux (par rapport à mes attentes passées ce qui engendre du mécontentement).
En parallèle, je postais de nombreuses stories. Celles de moments en famille, celles de recettes, celles de découvertes culinaires, de lieux incontournables parfois, etc. Et je voulais plus.
Je postais pour plus de vues et une régularité à tenir. Je postais parce que je voulais partager, aider !
Le hic est qu’il fallait mettre une limite entre vie privée et professionnelle.
Mais surtout, une limite entre travail et vie privée mentalement.
C’est là que réellement intervient le danger.
Mentalement, je ne pensais qu’à ça. Alors déjà qu’être entrepreneur.se demande beaucoup d’investissement. Et, j’ai tendance à dire que lorsque c’est une passion également, on ne compte pas les heures. On se crée un planning adapté. On peut travailler le dimanche sans problème. On a un autre rapport avec notre « travail »/activité professionnelle. Ce n’est pas un calvaire, c’est du plaisir !
On a des idées sans cesse. On a envie parfois d’écrire un article la nuit, de créer de nouvelles recettes à pas d’heures, de poster sans limite, de partager encore plus…
Cette sensation de liberté est juste incroyable.
J’avais envie que mes idées se réalisent presque dés que j’en avais une.
Je suivais le Flow, certes. Je créais du contenu qui me venait quand c’était le cas. Parfois, je débordais d’idées mais je ne prenais pas le temps de mettre en place l’action alignée ou bien cette énergie se dissipait avec le temps, le quotidien, etc (ce qui m’a permise de travailler plus à l’écoute de mon cycle et de mes énergies, de mieux m’organiser. On en parle beaucoup dans les accompagnements holistiques).
Se créer une communauté fidèle prend du temps et beaucoup d’investissement.
Instagram est un travail, un projet. Un projet auquel j’ai eu beaucoup de mal parfois…
Mon énergie diminuait.
Mais j’avais un attachement particulier à cet outil, c’était plus fort que moi.
Quand je ressentais cette fatigue voire cet épuisement, je pouvais parfois ne plus être là. Ou, quand je n’en avais pas envie. Je revenais dans une autre bulle plus sereine, dans la vie que j’appelais parfois « réelle ».
Ce recul m’apportait beaucoup plus de prises de conscience.

J’ai envie de faire un petit coucou à la frustration !
La frustration…
Je l’ai trouvée très présente ces dernières années.
Frustration de ne pas faire assez ni assez bien.
Frustration quand je n’avais ni patients ni personnes à mes événements.
Frustration quand j’avais pleins d’idées mais je n’arrivais pas à les concrétiser par manque de temps, d’argent parfois même, de volonté, de motivation. Ce qui croyait moi, arrive souvent lorsqu’on n’a pas de résultat.
Frustration quand on se compare.
…
Mon estime de moi a chuté, bien entendu. J’ai perdu de la confiance en moi.
Je manquais de reconnaissance (ou je croyais en manquer).
J’ai frôlé le Brown-out.
Ce fût une période difficile, challengeante, de remises en questions, de défis, de peurs affrontées, d’échecs.
Ce que je retiens de cette expérience sont le développement de ma persévérance, mon dépassement, les rencontres et toute la richesse que ça m’a apporté.
Sans compter, mes réussites, mes projets réalisés, mon évolution spirituelle, personnelle et professionnelle.
L’outil Instagram permet de voir ce qui se crée dans le monde, de prendre conscience de d’autres portes, de voir de merveilleuses photos, de se détendre parfois aussi. C’est un moyen d’expression de soi. C’est l’image d’une partie de soi que l’on veut montrer au monde peu importe la raison. Si elle est juste pour partager, si elle est pour être reconnu et vu ou si elle est pour gagner de l’argent ou encore tout ça à la fois. Il n’y a pas de jugements à avoir.
C’est un outil qui est géniale à mes yeux, moderne.
En plus, c’est aussi un outil de développement personnel enrichissant. On apprend beaucoup. C’est une encyclopédie. On peut y passer des heures…
J’écris cet article pour vous parler surtout de la détox digitale.
Comme je disais au dessus, la limite est difficile à mettre entre la vie pro et la vie perso car on pense toujours à notre activité. Tout nous fait y penser lorsque c’est une activité passion.
Le danger est quand on se met la pression financière. On va donc de par mon expérience je précise encore, chercher, inventer, se recréer, s’observer, introspecter…
On rajoute à ça l’emprise du réseau social et ses nombreux effets dévastateurs et on obtient une version de soi parfois méconnaissable.
Je me suis perdue.
Je ne pensais qu’à ça. Je misais sur ça et voulais faire plus surtout depuis la période Co**d.
Oh ! La vie m’a envoyé des signes ! Je faisais quelques détox digitales que j’appelais forcées puisque c’était des expériences inattendues…
Sauf qu’une fois le retour du quotidien de ma vie d’entrepreneuse que je m’étais créé, je repartais dans cette spirale infernale.
Je me suis donc détachée de plus en plus ces 2 dernières années.
J’ai fermé, réouvert et créé d’autres comptes.
Je testais.
Je suivais toujours mes envies. Je me sentais libre.
Et je n’avais pas peur de perdre les abonnés puisque les fidèles restaient et que j’avais foi
(ça nourrit aussi mon côté aventurière, j’avoue).
En passant une communauté fidèle et peu nombreuse vaut mieux qu’une richesse d’abonnés et zéro client/patient.
Mais tout de même, mon compte ne fonctionnait pas trop par rapport à mes attentes et ni mon activité.
(Les attentes nourrissent notre frustration et baissent notre estime de nous même.)
J’ai tout de même persévéré. Et je suis encore présente. Je n’ai pas réussi à supprimer mes comptes car ce sont mes expériences, mes souvenirs et bien plus que vous ne pouvez imaginer. Derrière chaque post et story, il y a un souvenir.
Instagram est un outil que j’aime beaucoup comme Pinterest. Je n’ai jamais trop aimé Facebook même si au début, j’étais présente. J’ai même ouvert des pages et parfois payé pour plus de visibilité mes publications. Ce qui n’était pas rentable pour moi.
Pour finaliser avec la détox digitale qui a marché pour moi et donc du détachement émotionnel et psychique (quand je suis arrivée à ne plus avoir de penser et que je n’étais plus addict), ce fût lorsque j’ai changé mon regard, pris du recul et surtout, surtout, lorsque je me suis désabonnée de tous!
Oui! Le Zéro Abonné a marché pour moi!
Pourquoi zéro abonné, vous allez me dire?! Autant fermer et désinstaller l’appli.
Oui et non. Je souhaitais être présente tout de même, me laisser la liberté de poursuivre ou non ou prendre une autre direction mais sans addiction, sans regarder ce que font les autres. Ou bien, lorsque moi seule je décidais. Fini les stories des autres personnes, les publications, les notifications, etc.
Par exemple, je regarde parfois les stories et/ou publications de mes proches ou bien d’autres personnes. Mais je décide quand et c’est très très peu.
Le détachement s’est bien installé. J’ai lâché prise sur les résultats, les échecs.
Le réflexe d’ouvrir Instagram est parti après plusieurs semaines.
Incroyable ce réflexe! On ne se rend pas compte mais nous sommes toujours avec le portable. Et aujourd’hui, le portable est une mine d’information, un autre outil qui favorise les liens sociaux, le moyen de travailler ailleurs qu’au bureau, etc.
Mes comportements ont changé. Mon attention, ma pleine présence…
Je me sens mieux et plus vivante.
Il est possible comme toute addiction de retomber dedans.
Alors je suis prudente. Je pense bien si continuer ou non. Pour l’instant, c’est un peu en stand-by comme mon activité pour être plus honnête. Car comme vous l’avez compris en lisant cet article, je pense, je ne suis pas arrivée à la réussite que j’espérais. J’ai pris du recul depuis plusieurs semaines sur le développement de cette activité.
Ces années étaient riches mais trop intenses. Du recul est nécessaire et ce n’était pas suffisant des vacances, ou des petites détox digitales ou encore du coaching.
J’ai pris plaisir à écrire, à faire des recettes, à partager…
Aujourd’hui, je poursuis mon détachement et quand je poste ici sur le blog ou sur les réseaux sociaux, ce n’est plus avec le même regard. C’est subtil mais c’est ce qui marche pour moi. Je continue à suivre mes besoins et mes élans tout de même du cœur. En parallèle, je réfléchis comment continuer et si continuer. Je vais continuer certains engagements car j’ai des partenariats et que ça me plaît.
Je poursuis les nouvelles séances bien entendu mais je ne suis plus dans la recherche intensive de patients, de développement de l’activité, etc.
Je lâche prise et je revis !

Je tiens à préciser que je vous partage ici juste mes expériences et mes ressentis de ma vie d’entrepreneuse et mon point de vue sur Instagram.
Nous sommes tous uniques et vivons un rapport différent.
Ce fût mon expérience et même si je me mets à nue et prends un risque, je trouve cela important de vous partager ce qui pourrait aider à vous détoxifier de ce réseau social.
Une expérience qui pour moi mérite d’être vécue si on ressent ce besoin et si cela prend trop d’importance dans votre vie.
La santé mentale est très importante pour une vie plus sereine, épanouie et harmonieuse.
On en parle pas assez. C’est nécessaire pour moi de voir ces points dans les accompagnements holistiques.
Je tiens à repréciser que je ne suis pas contre Instagram. 😉
Pour approfondir ce sujet et en découvrir plus, je vous invite à regarder les nouveaux documentaires sur les réseaux sociaux. Ils poussent comme des champignons sur Youtube, la TV, Netflix… Vous trouverez beaucoup plus de détails.
J’espère que cet article un peu différent des autres vous aura plu mais surtout qu’il vous aidera si jamais vous traversez cette emprise consciente ou inconsciente.
Avec tout mon amour,
Amandine.
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